LA KINESITHERAPIE
En fonction des symptômes présentés par le patient, une prise en charge kinésithérapique pourra être mise en place, sur prescription médicale.
Dans tous les cas :
- pas de renforcement musculaire,
- pas de travail contre résistance,
- pas de pouliethérapie,
- pas d’électrothérapie sauf à visée antalgique type TENS basse fréquence basse intensité,
- pas de mobilisation douloureuse des articulations.
La séance de kinésithérapie doit être douce, relaxante, pas fatigante, ludique et déstressante.
Les techniques sont multiples et laissées au choix du thérapeute ainsi que la fréquence et la durée. Vous trouverez ci-dessous quelques indications sur la prise en charge en kinésithérapie.
A quoi sert la prise en charge kinésithérapique ?
La kinésithérapie dans la SLA aura comme objectifs principaux :
→Dans la rééducation motrice :
- Soulager les douleurs de type articulaire et musculaire
- Entretenir la souplesse des articulations en évitant l’enraidissement et les rétractions
- Aider à la conservation le plus longtemps possible de la marche et de la verticalisation
- Diminuer la spasticité
→Dans la rééducation respiratoire :
- Entretenir la capacité respiratoire en respectant la fatigue
- Entretenir l’amplitude des diamètres antéro-postérieur et transverse de la cage thoracique
- Prévenir/Traiter l’encombrement
Quelle est la fréquence des séances ?
La fréquence des séances est laissée à l’appréciation du kinésithérapeute qui vous a pris en charge.
Quelle est la durée d’une séance ?
Suivant la fatigabilité, le kinésithérapeute est habilité à évaluer la durée de la séance pour chaque patient. Le patient est seul apte à savoir où il a mal, quand il est fatigué. Il est plus intéressant de faire une pose de 5 mn quand la fatigue apparaît que de vouloir forcer.
Où doivent se faire les séances ? Au domicile ou au cabinet ?
- Le kinésithérapeute disposant souvent de plus de temps dans son cabinet, il est donc important de s’y déplacer lorsque cela est possible.
- Cas particulier de la kinésithérapie respiratoire : les séances seront plutôt réalisées au domicile, car le nombre de séances quotidiennes peut être amené à augmenter (1 à 2 fois par jour).
Quels types de techniques peuvent employer les kinésithérapeutes ?
Elles sont nombreuses et variées (massages, mobilisations, étirements etc…). Elles s’adaptent à l’évolution de la maladie. Elles tiennent compte de la douleur, de l’état orthopédique, du tonus musculaire et de la capacité respiratoire.
Que peut-on faire comme traitement kinésithérapique sur la spasticité ?
La spasticité est une exagération du tonus musculaire.
Votre thérapeute emploiera des techniques douces et spécifiques (étirements, postures, chaleur etc..) et vous donnera des conseils d’installation et d’auto-postures à effectuer en dehors des séances.
Il ne faut pas oublier que la spasticité peut aussi être utile, dans certains cas, pour permettre de continuer les transferts et la verticalisation si la motricité a fortement diminué.
Que faire en cas de douleurs ?
- des massages antalgiques et décontracturants, de la physiothérapie chaude (Hot pack)
- de la balnéothérapie (sans provoquer de fatigue)
- des mobilisations
- de l’électrothérapie de type TENS basse fréquence, basse intensité.
Que faire en cas de troubles trophiques, comme les oedèmes des membres inférieurs (pied, cheville, …) et des membres supérieurs (main, poignet, …) ?
Il est souhaitable de surélever les parties oedematiées afin de provoquer un drainage naturel et (ou) pratiquer un massage circulatoire doux.
Peut-on récupérer la force musculaire perdue ?
Il n’est pas possible de récupérer de la force musculaire que ce soit par un renforcement musculaire ou par toute autre technique. Il est fortement déconseillé (voir interdit) d’effectuer un travail kinésithérapique contre résistance à l’aide de poids ou d’un système de poulie. L’électrothérapie de stimulation n’est pas indiquée dans ce type d’atteinte motrice.
LA REEDUCATION ORTHOPHONIQUE
En fonction des symptômes présentés par le patient, une prise en charge en orthophonie pourra être prescrite. Elle portera sur différents aspects, en fonction des besoins de chacun :
- explication des mécanismes normaux et pathologiques de production de la parole et de la déglutition dans le but de mettre en place des stratégies de compensation;
- conseils de déglutition personnalisés pour éviter d’avaler de travers et pour faciliter toutes les phases de la déglutition;
- entretien de la précision articulatoire et de la compréhensibilité de la parole;
- entretien de la modulation vocale et travail du timbre vocal;
- travail du souffle pour optimiser la coordination entre le souffle et la parole mais aussi le souffle et la déglutition;
- travail sur le rythme de la parole;
- conseils pour optimiser la parole et la déglutition sans trop se fatiguer;
- proposition d’aide à la communication si besoin, avec des outils appropriés à chacun;
- travail de mobilisation des organes de la parole et de la déglutition associée à des fonctions précises;
- enfin axes de détente car on parle et on mange mieux dans un corps détendu: relaxation, sophrologie, massages.
Vous trouverez ici un document de synthèse sur la prise en charge des troubles de déglutition dans la SLA: Synthèse – Les troubles de déglutition dans la SLA.